Le temps d’un dimanche de printemps ou d’un week-end d’automne, faites l’expérience d’une balade à vélo à assistance électrique ! En douceur et avec une facilité qui en étonnera plus d’un, parcourez le terril de Pecquencourt-Rieulay, les cités minières ou les bords de la Scarpe. À découvrir : le récit d’une amoureuse des choses simples.

Pecquencourt, lieu de départ de ma balade à vélo

Enfin décidée, ce matin je me suis rendue à l’office de tourisme de Cœur d’Ostrevent pour y louer un vélo (à assistance électrique, pas trop de sport non plus !). Mon objectif : me balader sur le terril de Pecquencourt-Rieulay appelé aussi le terril des Argales. C’est LE lieu de promenade dominical par excellence entre Lille et Valenciennes ! Avec ses 140 ha c’est aussi le plus grand terril plat des Hauts-de-France, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2012 m’a t-on dit à l’office de tourisme.

Au fait, c’est quoi un terril plat ?
À l’inverse d’un terril conique (en forme de montagne), un terril plat s’étend sur une large surface formant un plateau. Plusieurs facteurs peuvent à l’origine de la création d’un terril plat.

Allez, en selle ! Je traverse deux cités minières de Pecquencourt, la cité Lemay et la cité Sainte-Marie et hop direction le terril de Rieulay par le chemin des galibots qui se situe à quelques mètres de l’office de tourisme !

En route pour une petite grimpette en haut du terril !

Depuis la plage de sable blanc, j’emprunte ce petit chemin de poudre noire, direction le haut du terril. Le dénivelé augmente petit à petit. Mais, bizarrement, je grimpe sans trop d’effort, c’est l’assistance électrique de mon vélo plus que mes mollets qui fait l’effort, c’est sûr ! Je sais que la montée sera facile.

Quelques lacets et coups de pédale plus tard, j’arrive enfin au sommet. Depuis le belvédère, mon regard se perd, loin, vers l’horizon. Cette légère brise qui caresse mon visage m’invite à fermer les yeux et à prendre le temps d’inspirer ce moment présent. Je sais que les bouleaux peuplent cette montagne noire. Je devine que sur ce sol noir charbon, les plantes méditerranéennes et les lézards des murailles y apprécient sa chaleur.

Le lac lui, offre le gîte et le couvert à une multitude d’oiseaux. En même temps, comment ne pas élire domicile dans ce havre de paix. Je m’abandonne un instant aux vrais délices de ce lieu ressourçant et rare.

Un lieu empreint d’histoire.

Ici au point culminant du terril, je prends le temps d’admirer cette vue à 360 degrés. Je tends mon bras, et là, juste là, je peux presque toucher du doigt les chevalements du Centre Historique Minier de Lewarde. Un peu plus loin, deux autres pyramides noires se dressent fièrement l’une à l’autre. Il s’agit des terrils Jumeaux de Loos-en-Gohelle, les plus hauts d’Europe. Je réalise comme une bouffée d’émotion que c’est ici qu’une partie de l’Histoire du Nord s’est écrite. Trois siècles d’exploitation du charbon et au cœur de cet ADN, des hommes et des femmes qui ont construit un pays et ses paysages.

Vue panoramique avec lac, bouleaux, base de loisirs du terril
Vue sur l’étang depuis le belvédère – Terril des Argales ©Karen Saint-Patrice

Un parterre noir et pourtant nature.

Il est bientôt midi, les rayons du soleil rebondissent sur le lac qui brille maintenant comme les lanternes des mineurs d’antan. Il est temps de remonter en selle afin de terminer ma balade. Quelques mètres plus tard, s’offre à moi un immense plateau de terre noire orné de fleurs jaunes, me voilà sur la partie la plus plate du terril.

Je regarde à ma droite, je regarde à ma gauche, chouette il n’y a que moi … Et si je me faisais une pointe de vitesse. Je change de braquet, j’enclenche le mode turbo du vélo à assistance électrique et j’appuie fort sur les pédales. Quel bonheur !

De l’autre côté du terril, j’ai découvert avec surprise et joie une base de loisirs : des canoës, des paddle, et toutes sortes de plaisirs nautiques !

Rencontre insolite avec les biquettes.

Au loin, m’apparaît la silhouette d’un homme appuyé sur un long bâton. Il est accompagné d’un troupeau d’une cinquantaine de biquettes qui se nourrissent des pâturages. Surprenante rencontre ! « Ici, les biquettes jouent un rôle important dans l’entretien de la végétation de cette réserve naturelle » me dit Julien, le fermier du terril exploitant en famille une chèvrerie bio à l’entrée du site.

Pause miam-miam bio au bar-resto Agri’Cool.

Après l’effort, c’est l’heure du réconfort ! Je décide de m’accorder une jolie pause gourmande à la ferme. Un endroit cool où ça sent bon le foin. Un endroit cocon où les chaises portent le nom des biquettes que les visiteurs choisissent : Jaja, Nananère, Joséphine … et ma préférée Mobyllette !

Papilles émoustillées.

Je m’installe en terrasse pour profiter de cette belle journée d’été. Olivier, le frère de Julien me conseille sa planche de fromages « Monsieur le bouc » avec une bonne bière fraîche locale et bio !

Alors je tartine généreusement mes tranches de pain de ce fromage frais, fouetté pour le rendre aérien et parfumé à l’ail des ours ou celui avec un léger goût de noisettes, parfumé au thym séché et arrosé d’un filet d’huile d’olive. Un vrai régal pour les papilles et les vrais amateurs-trices de fromage comme moi. 

Impossible de repartir sans m’arrêter à la boutique de la chèvrerie et d’emporter dans ma besace un petit bout d’ici. Des yaourts, une terrine de lapin et quelques crottins de chèvre… mon shopping est fait ! De retour à la maison, ces petites « madeleines de Proust » me rappelleront ce merveilleux moment passé au terril des Argales à Rieulay.