Et si Cœur d’Ostrevent était le cœur du Bassin minier ?
Du Centre Historique Minier aux cités minières, de Montigny-en-Ostrevent à Rieulay, explorez sans limite ce patrimoine récemment inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Comprendre, apprendre, voir, aimer, mais surtout sentir la richesse et l’incroyable aventure de la mine durant plus de trois siècles, vous n’aurez pas assez de temps pour tout visiter… alors, vous reviendrez, c’est sûr !

Cœur d’Ostrevent, une mine d’émotions

Il y a encore quelques décennies, qui aurait imaginé que des visiteurs d’un jour puissent venir faire du tourisme en pays minier ? Figurez-vous, l’inscription du Bassin minier en 2012 au Patrimoine mondial de l’UNESCO a bouleversé la vision des habitants et des voyageurs sur ce passé industriel et social unique et incroyablement riche. Et, s’il existe un territoire qui peut raconter, expliquer avec raison et émotion réunies la vie de cette aventure industrielle et humaine, c’est bien le Cœur d’Ostrevent.

Sur les traces des mineurs de fond

Petite visite en surface, à défaut de pouvoir descendre dans les puits de mines dont les derniers ont fermé en 1990, juste hier.

Le Centre Historique Minier de Lewarde est certainement la bonne porte d’entrée pour comprendre et ressentir avec intensité la réalité de la vie des mineurs. Le chevalement et le carreau de mine sont restés intacts. Comme sont intacts les salles, les galeries et les autres lieux quotidiens du travail du charbon. Les expositions temporaires et permanentes ainsi que le formidable inventaire, réalisé dans les années 1970, donnent sens et chair à cette réalité noire. Mais, plus encore, les rencontres proposées avec les derniers mineurs en fin de visite, nous font toucher du doigt toute l’ambiguïté de cette vie : sans doute un des plus durs métiers du monde et cependant un attachement profond et sincère à cette communauté solidaire et chaleureuse.

À la découverte du charme des cités minières du Nord

Mais le lien entre Cœur d’Ostrevent et la mine ne saurait s’arrêter ici et, pour les plus curieux, les trésors sont nombreux, plus diffus mais tellement riches qu’une seule journée de découverte ne suffira pas.

Les cités minières sont sûrement les destinations les plus spectaculaires. Il est souvent admis que la Compagnie des Mines d’Aniche, propriétaire des lieux jusqu’à la nationalisation de 1946, était une des Compagnies qui créa les cités et les habitats les plus intéressants par leur diversité et leur qualité urbaine. Non par désintéressement mais bien parce que, à salaire égal entre les différentes compagnies concurrentes, le seul moyen de débaucher et recruter les meilleurs mineurs était de leur proposer des habitations plus belles, plus grandes, des jardins plus étendus et des services plus nombreux.

En Coeur d’Ostrevent, trois lieux sont symboliques de cette organisation sociale grâce à laquelle le mineur et sa famille trouvaient sur place tout ce qu’il fallait pour vivre en autonomie. Sans doute aussi sous le regard attentif d’un patronat qui voyait ainsi le moyen de contrôler le quotidien de ses ouvriers.

Somain et sa cité de Beaurepaire offrent un superbe exemple de cité pavillonnaire, celles qui ont suivi les premiers corons. Beaurepaire est d’une rare qualité architecturale mais donne aussi à voir une chapelle, un prieuré, un dispensaire, une école. Tout donc pour « vivre en autonomie » et pouvoir consacrer toute son énergie au travail.

Montigny-en-Ostrevent est peut-être notre lieu « coup de cœur ». Avant de devenir cité minière, ce lieu fut à l’origine un sanatorium. Créé en 1910 par (entre autres) le célèbre Docteur Calmette, ce « complexe » a pour vocation d’accueillir les malades ainsi que leurs familles le temps de leur séjour.
Achetée par la compagnie des mines d’Aniche dans les années 40, la cité du Sana deviendra l’une des plus emblématiques de Coeur d’Ostrevent. Cette place ovale qui donne à lire d’un seul coup d’œil toute l’histoire sociale d’une époque : une église, une école, la ferme des chevaux qui descendaient au fond de la mine, un cinéma et surtout, le château de la Direction.

Poursuivez par Pecquencourt et ses 2 cités minières : la cité Lemay de type pavillonnaire, et la cité Sainte-Marie, cité jardin, racontent les évolutions d’architecture et de mode de vie. Certaines de ces maisons sont encore habitées par les ayants droit des anciens mineurs. Soyez attentifs et discrets, elles sont encore lieux de vie. Elles sont fiertés de leurs habitants. Les rénovations ont été respectueuses de l’architecture d’époque et ces maisons continuent de porter fièrement le particularisme des anciennes cités minières, comme du temps de leur création.

Terrils et cavaliers, des espaces naturels et lieux de balade par excellence

Enfin, le voyage s’achève par Rieulay et son terril plat, aujourd’hui aménagé d’un côté en base de loisirs et de l’autre côté en réserve naturelle, aussi étonnant que celui de Nœux-les-Mines et sa piste de ski.

Et partout d’anciennes voies ferrées des mines, les « cavaliers » transformés en pistes cyclables, traces visibles et tangibles de cette vie d’antan.

Explorez, perdez-vous, levez la tête et soyez curieux. Nous vous le disions : Cœur d’Ostrevent était une mine, elle est aujourd’hui une mine d’émotions.